Déversement d’eaux usées à Montréal

Nous partageons votre colère au sujet des huit milliards de litres d’eaux usées non traitées qui s’écouleront dans le fleuve Saint-Laurent au cours des sept jours prochains. Selon nous, c’est dégoûtant. S’il y a une lueur d’espoir dans tout cela, c’est le nombre de personnes qui en prennent note et qui s’expriment en faveur de mettre fin à la pratique de déverser les eaux usées non traitées dans nos rivières, nos lacs et nos océans.

Rédigé par Meredith Brown | Traduit par Enikô Galgoczi

Il est facile de critiquer le déversement d’eaux usées non traitées dans le magnifique et important fleuve Saint-Laurent, car celui-ci abrite une myriade d’espèces aquatiques, comme les bélugas et les anguilles, et représente une aire de jeu pour les gens qui aiment surfer, pagayer et faire de la voile. Oh, oui, sans oublier que bon nombre de communautés en aval puisent leur eau potable du fleuve Saint-Laurent! On comprend qu’il est facile de critiquer cette décision, mais il n’est pas aussi facile de trouver des solutions praticables. Avouons-le : laisser comme héritage d’avoir investi dans l’infrastructure hors de vue des eaux usées ne constitue rarement l’ambition des politiciens.

Ce n’est pas une tâche facile de trouver des solutions, et celles-ci se relèvent difficiles à découvrir et à financer à la dernière heure. Bien qu’on ne nous ait jamais donné l’occasion d’évaluer les autres solutions que le déversement des eaux usées, soyez rassurés que d’autres – des ingénieurs malins – l’aient fait. Malheureusement, les stimulants pour trouver des solutions alternatives sont pratiquement non existants lorsque la ville sait qu’elle recevra quasi certainement un permis pour polluer (officiellement, cela s’appelle une autorisation) de la part des autorités de réglementation. Dans ce cas, notre ministre fédéral de l’Environnement a délivré, à contrecœur, un permis temporaire à la ville de Montréal, lui permettant de polluer.

En tant que sentinelle, j’étais très heureuse lorsque la nouvelle portant sur l’énigme de Montréal au sujet de ses eaux usées est devenue virale. Je suis satisfaite de l’ampleur du mouvement pour les actions responsables et contre le traitement de nos rivières comme des égouts.

Nous avons besoin de changement et de vigilance. Nous avons besoin de la persistance de personnes comme vous, qui croient au droit des Canadiens de nager, de boire et de pêcher sans danger dans nos rivières et lacs chéris.

La réparation de l’infrastructure municipale liée aux eaux usées exige un champion municipal – idéalement, le maire – pour en faire une priorité budgétaire. Nos ingénieurs savent quoi faire; ils attendent seulement de recevoir leurs ordres. Une fois qu’une municipalité est déterminée à mettre fin au déversement des eaux usées non traitées dans l’aire de jeu de sa communauté, elle doit amener la province et le gouvernement fédéral à la table de négociation pour partager les coûts.

Montreal Sewer - Andrew Emond / Under Montreal

« Chimères »  les égouts de Montréal – Andrew Emond / Under Montreal (en anglais seulement)

Faisons en sorte que cela ne se reproduise plus jamais.

Sentinelle Outaouais aimerait voir cet incident nauséabond servir de catalyseur de changement. Il a déjà mis en évidence les rôles des trois niveaux de gouvernement quant à la gestion de la pollution de l’eau. Le Québec et le Canada doivent finaliser leur accord d’équivalence pour réglementer les effluents des eaux usées pour rendre limpide le rôle du gouvernement fédéral.

La pression populaire est cruciale pour pousser nos représentants élus à faire de la modernisation des infrastructures liées aux eaux usées une priorité. Il est possible de mettre fin au déversement des eaux d‘égout brutes dans nos eaux, mais jusqu’à présent, nous n’avons simplement pas voulu en payer le coût. Prenez le temps de bien comprendre où vos eaux usées aboutissent. Votre municipalité décharge-t-elle les eaux usées non traitées dans un corps d’eau? Si vous habitez Ottawa ou Gatineau, la réponse est oui!

Dites à votre maire, à votre premier ministre provincial et à notre ministre de l’Environnement et du changement climatique qu’ils doivent mettre fin à la pollution de votre rivière avec des eaux d’égout brutes. Il est 2015 — il est temps pour un véritable changement.

Défendez votre bassin versant en appuyant notre travail visant à mettre fin au déversement des eaux usées dans nos rivières.

 

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